Astana veut faire le point. Après le licenciement de son leader Alexander Vinkourov, contrôlé positif pendant le Tour de France, et son départ de l'épreuve l'équipe kazakhe a décidé de suspendre ses activités pendant un mois.
Cette décision a coïncidé avec celle du retour à la compétition de l'équipe Cofidis programmé pour samedi prochain, à la Clasica San Sebastian.
Astana a expliqué dans un communiqué que "ce laps de temps permettra une profonde remise en question, tant de la direction, du staff que des coureurs."
L'équipe dirigée par Marc Biver avait quitté le Tour de France le 24 juillet au soir de la révélation du contrôle positif de Vinokourov dans le contre-la-montre d'Albi qu'il avait gagné trois jours plus tôt.
Vinokourov, à la base l'année dernière de la création de l'équipe suisse parrainée par un conglomérat de firmes kazakhes, a été licencié lundi par sa formation.
"La direction mettra en place de nouvelles réglementations, tant au niveau de la structure de l'équipe que des règles éthiques. Les premières mesures concrètes seront communiquées ultérieurement ", a ajouté le communiqué.
Deux autres cas
L'équipe Astana, qui porte le nom de la capitale du Kazakhstan, a été confrontée depuis le début de la saison à plusieurs cas de dopage.
Avant Vinokourov, son chef emblématique qui voulait gagner à 33 ans pour la première fois le Tour de France, deux autres coureurs ont été rattrapés par des affaires.
L'Allemand Matthias Kessler a été déclaré positif (testostérone) lors d'un contrôle inopiné effectué à la veille de la Flèche Wallonne, course qu'il a terminée à la quatrième place.
L'Italien Eddy Mazzoleni a été touché par les suites de l'enquête "Oil for drugs", datant de 2004 mais relancée par le comité olympique italien (Coni), à cause de ses liens avec un médecin suspect, le Dr Santuccione.
Astana, qui s'est séparée de Mazzoleni, a licencié Kessler le 13 juillet après avoir eu connaissance du résultat de la contre-analyse. Elle a fait de même avec "Vino", ce qu'a admis le coureur.
"Ça me paraît normal d'être licencié après cette affaire. Il n'y avait pas d'autre choix pour les dirigeants de l'équipe ", a déclaré Vinokourov au journal L'Equipe.
"Ce n'est pas parce que je suis viré que je suis coupable. Tout va se jouer maintenant devant les tribunaux", a ajouté le Kazakh, qui était le favori numéro un du Tour au départ de Londres.
Chômage technique
L'auto-suspension d'Astana a été annoncée le jour où Cofidis, qui s'était aussi retirée du Tour après le contrôle de l'Italien Cristian Moreni, faisait part de son retour à la compétition pour samedi prochain.
La décision d'Astana touche plusieurs courses du ProTour, le circuit de l'élite pour lequel est qualifiée d'office la formation suisse.
A son calendrier du mois d'août figurent notamment la Clasica San Sebastian, samedi prochain, la Cyclassics à Hambourg (19 août), le Tour du Benelux (22 au 29 août) ainsi que le Tour d'Allemagne (10 au 18 août). Mais les organisateurs de cette dernière épreuve avaient déjà annoncé qu'ils ne voulaient pas d'Astana après l'affaire Vinokourov.
En revanche, la Vuelta, que deux coureurs d'Astana avaient dominée l'année passée (Vinokourov 1er, Kashechkin 3e), commence le 1er septembre.
Le retrait d'Astana pour toute la durée du mois d'août met en chômage technique plusieurs coureurs de renom. Notamment l'Allemand Andreas Klöden (2e du Tour 2004), l'Italien Paolo Savoldelli, double vainqueur du Giro, et le Kazakh Andrey Kashechkin, le lieutenant favori de "Vino".
En septembre dernier, les équipes du ProTour ont adopté le principe de l'autosuspension, d'une durée d'un mois dans le cas de trois infractions constatées dans les 24 derniers mois.